jeudi 29 octobre 2009
Sur la plage abandonnée....
La fin octobre, au Liban, c'est..
Halloween, certes, mais pas que.
C'est surtout la fin de l'été.
C'est-à-dire la fin des trempettes à la plage.
Heureusement j'ai eu le temps de voir quelques plages, dans et hors Beyrouth.
Un petit message avec des photos de plage donc, un petit message qui sent la mer, les galets et qui signe tranquillement la fin de l'été..
(photo ci dessus: George Zouein)
J'ai la mémoire qui flanche...
En fait si. Je me souviens encore un peu...
Voilà tout: j'ai oublié de vous dire tout plein de choses!
J'ai oublié de vous dire par exemple que j'ai assisté à plusieurs séances du Beirut Film Festival (http://www.beirutfilmfoundation.org/Mef09/index.htm, du 7 au 14 octobre) et notamment à l'avant-première de Tetro, le dernier Coppola. En compagnie de Mister Coppola lui-même. Enfin quand je dis en compagnie, c'est qu'il a fait un petit speech un rien surfait sur le Liban et les Libanais et l'argent des Libanais avant la séance.
Tetro en quelques mots: assez bluffant dans sa réalistion. assez flippant dans sa signification, si tant est qu'on suppose que la famille fictive représentée dans le film a un quelconque lien avec la famille réelle de Sieur Coppola.
En tous cas: à voir pour sûr.
Les autres séances auxquelles j'ai pu assister... relativement assez moyen (d'accord, je vais développer...)
J'ai donc vu Help, de Marc Abi Rached. (http://www.beirutfilmfoundation.org/Mef09/pages/help.jpg). Un brin obscure. Parfois attachant. Toujours décousu.
En résumé on s'accroche pour suivre une histoire tirée par les cheveux et on ressort de la séance en demandant aux autres: "Vous avez compris? C'était qui ce type? Pourquoi il a fait ça? Cette nana, c'était sa femme? Tu es sûr? Ah pourtant moi j'aurais dit....".
Deuxième film vu: L'aube du monde, du franco irakien Abbas Fahdel (http://www.beirutfilmfoundation.org/Mef09/pages/laube-du-monde.jpg).
C'est beau. C'est attachant. Mais alors qu'est-ce que c'est long.....C'est long dans l'intrigue, c'est long dans les séquences.... et puis c'est un peu du Pearl Harbor revisité, aussi.
Voilà pour ce qui est des films. J'ai aussi vu Orphan récemment (un film d'horreur relativement comique par moments) mais je vous épargne les détails.
Dans le genre "j'ai oublié de vous en parler" option "je me cultive donc je suis", je suis allée voir un spectacle de danse contemporaine.
Ca s'appelle The Assassination of Omar Rajeh, de Yalda Younès.
La performance en quelques mots: 4 acteurs-danseurs sur scène pour un spectacle d'environ une heure qui mêle danse, écriture, musique, politique, philosophie.
La mise en scène est très intéressante, les décors très arty, franchement beaux.
Le travail sur l'écriture qui se mêle à la danse original et poétique.
Après, la danse contemporaine, on accroche ou pas. Moi j'ai accroché, puis pas, puis accroché, puis pas. Puis accroché.
Si vous voulez vous forger votre propre avis, ni une ni deux, on réserve: la compagnie a prévu une représention en France, au théâtre de l'Agora à Evry, le 26 novembre!
lundi 26 octobre 2009
Dans ma basse-cour il y a..
On connaissait les Pintades à Téhéran, les Pintades à New York, à Londres, à Paris...
Muriel Rozelier les fait débarquer à Beyrouth, pour notre plus grand plaisir.
Autant j'avais moyennement accroché avec celui de Paris (ba quoi, c'est mon blog, je dis ce que je pense), autant celui là me rabiboche avec mes premières amours de Pintades.
A l'occasion du Salon du Livre actuellement en cours à Beyrouth (prochain article en vue, pas de panique), Muriel Rozelier dédicace son livre et se lancera dimanche prochain dans une petite conférence sur nos libanaises préférées, celles de toutes confessions, celles pour qui être peut passer par le par-"être", celles qui sortent, celles qui sont tiraillées entre envie de liberté et amour des traditions, celles pour qui le Liban, malgré son histoire, reste le plus beau pays sur Terre.
Un affrontement de pois...
Notamment de son patrimoine culinaire.
Quand on pense nourriture libanaise, on pense tout de suite hommos et taboulé.
La base finalement.
Bien entendu, les libanais ne se nourrissent pas uniquement de hommos et de taboulé, mais il n'en demeure pas moins qu'ils en sont fiers.
Gare à celui qui essayerait de piquer la paternité desdits produits gastronomiques. D’autant plus si le pilleur est une association israëlienne, détentrice depuis 2006 du record du plus grand hommos du monde.
Ni une ni deux, le Liban décide de reprendre ses droits sur la purée de pois-chiche, laquelle est purement et strictement libanaise.
Selon le quotidien koweïtien Al-Rai , le chef de l’association Lebanese Food Production Georges Nassrawi, a affirmé que le but du festival n’est pas de briser le record du monde du plus grand hommos (362 kilos) mais de montrer que le Liban est le premier à avoir lancé la mise en conserve et l'exportation de ce produit dans le monde.
Pour le prouver, rien de mieux qu’un petit festival organisé au Marché de Saïfi, les 24 et 25 octobre, sous le patronage du ministère de l'Industrie et avec la participation de nombreuses compagnies agro-alimentaires.
Place aux chiffres qui vendent du rêve :
Ont donc été employés pour battre le record:
1 350 litres de purée de pois chiches,
400 kilos de tahina,
400 litres de jus de citron,
26 kilos de sel,
13 kilos d'ail écrasé,
160 kilos d'huile d'olive...
Sur place, pas moins de 250 marmitons en uniforme blanc, apprentis de l'école al-Kafa'at se sont activés afin de réaliser un hommos qui répondent aux critères imposés par les juges du Guinness des Records présents : faire le plus grand hommos (ça OK), mais également faire un hommos mangeable.
C’est donc 2 056 kilos de hommos mangeable qui ont été confectionnés, permettant ainsi au Liban de retrouver ses mezzés de noblesse....
Chiche de faire mieux ?
(photos Lucie Hennequin)
lundi 19 octobre 2009
Et si on allait à Jounieh??
A Jounieh, il y a Notre-Dame du Liban, la statue qui, selon la légende, se serait retournée au moment de la guerre civile afin d'être face à la Beyrouth pour pouvoir la protéger.
Pour arriver à Jounieh de Beyrouth, rien de plus simple: on prend un taxi-service jusqu'à Dora (2000 livres libanaises), puis on prend un bus jusqu'à Jounieh, qui se trouve à 17km sur le littoral au nord de Beyrouth. Le trajet en bus coute 1500 livres libanaises. Ce sont principalement des travailleurs immigrés qui le prennent, les libanais ont une grande tendance à avoir une voiture et à l'utiliser pour faire 100 mètres.
Ensuite, direction le téléphérique (vous noterez l'orthographe parfaite de la pancarte), 7500 livres l'aller-retour (dernier retour à 6h30, ce qui permet, quand on se débrouille bien au niveau du tuming, de profiter du coucher de soleil sur la baie de Jounieh et sur Beyrouth (si tant est qu'on arrive à l'apercevoir malgré la pollution). Cf la photo.
Après la mission téléphérique (lequel passe allègrement à quelques mètres d'immeubles habités..) réalisée, mission "Paye tes marches (ou funiculaire pour les paresseux). Et ensuite, une nouvelle et dernière ascension vers Notre-Dame du Liban, qui surplombe littérallement Jounieh.
Près de Notre-Dame, il y a des gens qui se prennent en photo (nous, je sais, c'est mal), des gens qui s'extasient de la vue (nous encore, je sais, c'est toujours mal), et il y a des gens qui prient. Il y a aussi des tags, des billets glissés à travers les grilles, des couronnes de fleurs... mais surtout: il n'y a pas de place! Plus on approche Notre-Dame du Liban, plus c'est étroit (claustrophobes, s'abstenir!). C'est étroit mais ça vaut le coup. Donc on prend sur soi, on respire un grand coup et on prie Dieu (euh Notre-Dame pardon) de tenir 5 min de plus. :)
En bas, il y a une église (avec hauts-parleurs sur le site, histoire de ne pas rater la messe), il y a une Pieta (cf photo), il y a une basilique des plus modernes et des plus en décalage avec la religiosité ambiante du site. Il y a auusi LE passage obligé, j'ai nommé la boutique de souvenirs kitschs..
A l'intérieur on peut y trouver des statues, des stickers (la prière du taxi de Sainte Rita, Saint Charbel,etc.), des médailles en veux-tu en voilà, des lampes Notre-Dame du Liban (si si) et.... (j'ai pris une photo tellement ça vaut le détour...) les traditionnelles eau et huile bénites mais, (et là je dis INNOVATION).....en SPRAY! -Ou quand le pragmatisme rencontre Notre-Dame du Liban.-
Avis aux superstitieux...!
jeudi 15 octobre 2009
Ou l'art d'indiquer son chemin
-Euh, sinon, t'as pas une vraie adresse, simple, avec genre un numéro de rue, un nom de rue, un quartier?
Et benn non! A Beyrouth, c'est la loi du "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué".
Ici, point de nom de rue (bon allez si, il y en a quelques unes, je suis mauvaise langue) et point de numéro de rue.
Quand je dis que d'accord ok, il y a quelques noms de rue, c'est pour la forme. La rue de Damas par exemple, qui est une graaaande rue qui traverse la ville, est indiquée sur les adresses formelles et sur les plans. Mais pas dans la vraie vie. Dans la vraie vie, on peut être rue de Damas sans savoir qu'on est effectivement rue de Damas. Et là c'est très fort.
Ce qui est très fort aussi, c'est qu'ici les chauffeurs de taxi.. sont uniquement chauffeurs. Sans l'option GPS. La ville, c'est leur jungle.
Je m'explique.
En France, quand on veut aller d'un point A à un point B, on le dit au chauffeur, qui se débrouille par lui-même pour nous amener à destination. On peut éventuellement, si on a "un chemin préféré" (plus communément appelé "un chemin qui fait qu'on va payer moins cher") l'indiquer au chauffeur.
Au Liban, quand on veut aller d'un point A à un point B, on pleure.
Littéralement.
En tous cas on le dit au chauffeur qui après nous demande comment on y va.
Alors moi je me pose une question toute simple, niveau CP: Si lui, qui est libanais, qui habite à Beyrouth depuis des années, il sait pas, comment je le sais moi???!
Ce qui fait qu'il n'est pas rare que le taxi demande à tout Beyrouth comment on va au point B (chose qu'on aurait plus faire nous-mêmes, vous en conviendrez) ou, mieux encore, que le taxi vous demande d'appeler quelqu'un qui pourrait lui indiquer comment se rendre au point B.
Quand je vous disais "on pleure", c'est VRAIMENT "on pleure".
Appelez-moi un taxi. et Madeleine..
Petit coup de coeur architectural
Petit message rapide mais avec des photos.
D'un immeuble devant lequel je passe tous les jours pour aller travailler.
Il est beau.... et un peu cassé.
J'ai envie de dire "un peu à l'image du Liban" mais ça serait trop facile.
En tous cas je le trouve tout simplement magnifique, je vous laisse apprécier..
Et la lumière...
Et non!
Au Liban, les coupures d'électricité sont chose courante. Elles sont quotidiennes et régulières.
Enfin... quand je dis régulières, encore faut-il comprendre la logique de Mère Électricité.
D'après ce que j'ai cru comprendre, il y a des coupures tous les jours.
Jusque là tout va bien.
D'après ce que j'ai toujours cru comprendre, les coupures durent trois heures.
Soit.
Et alors là où je sèche totalement c'est quand dans la journée elles ont lieu.
Apparemment la logique voudrait qu'elles aient lieu de 9h à midi puis le lendemain de midi à 15h ou de 15h à 18h. Enfin quelque chose comme ça.
Voilà, normalement après cette belle explication vous en êtes à peu de chose près au même stade que moi: totalement paumé!
En gros vous savez qu'il y a des coupures, vous ne savez juste pas quand.
ce qui donne des situations assez cocaces, du style vous êtes en train de faire vos courses à l'hypermarché du coin, et là, DUJ! noir complet. Mais quand je dis complet c'est VRAIMENT complet. Rassurant au possible quand on n'est pas habitué.
Ou encore, vous êtes chez le coiffeur en plein brushing (oui je travaille TRES dur ici) et là. DUJ! coupure. Avec la moitié de la chevelure brushée, l'autre non...
Heureusement, généralement un générateur prend la relève et l'électricité revient au bout de quelques minutes voire quelques secondes.. le temps de se taper un bon fou-rire (ou une belle peur) au passage!
Mea Culpa
Mais j'ai une excuse. Une vraie. Promis.
Chez moi, internet ça passe pas "ah ba nan ça passe pas".
Au bureau me direz-vous.
Sauf que mon bureau c'est une table, avec une chaise en plastique, avec une maquette de livre. Et au bureau, internet c'est encore un concept abstrait, comme au temps où on entendait encore l'ordinateur préhistorique faire tout pleins de bruits bizarres pour tenter d'établir une connexion douteuse et fébrile. Je vous passe la retranscription auditive, vous l'avez tous probablement très distinctement en tête.
Bref. Ceci expliquant cela, mes messages se sont faits rares. ou plutôt inexistants mais je vais tâcher d'y remédier, quitte à demander à un inconnu d'aller traficoter des cables sur le toit de mon immeuble pour emprunter allègrement (si si c'est possible) la connexion du voisin, en mode viens chez moi, j'habite chez une voisine :)